An investigation of the dangers the nation faces from runaway health care…
Branding Illness
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A woman in the grip of pre-menstrual dysphoric disease slams grocery carts outside a supermarket in frustration. A concerned young Japanese woman asks her husband if he has ever been happy. Peppy actors in lab coats reassure the audience that depression is like 'a cold of the soul.'
These are scenes from some of the many pharmaceutical ads that pepper BRANDING ILLNESS, an eye-opening documentary about how big drug companies create diseases and then supply the medications that can cure them.
It's a reversal of the traditional approach-trying to discover a drug that cures an illness-and one that relies far more heavily on marketing than on research.
The film offers case after startling case of how big pharma creates the conversation around new diseases and then offers up the solutions. Take pre-menstrual dysphoric disease. It appeared right about the time the patent on Prozac was about to expire, representing a significant loss of income. Enter PMDD. Prozac manufacturer Eli Lilly rebranded the drug, changed its colour, jacked up the price, and had a potentially profitable new medication to sell as a treatment for a disease few had ever heard of before.
Featuring at times acerbic commentary from experts including physicians, historians and medical anthropologists (among them maverick academic David Healy), BRANDING ILLNESS offers unprecedented insight into the ways illnesses and their potential cures are marketed. No claim seems too outrageous-whether it's convincing the Japanese they have widespread depression, urging millions of healthy adults they need medication to lower their cholesterol, or even proposing that all adults over 50 take a 'poly-pill' to lower their risk of common diseases.
In one particularly striking segment, a member of the Dutch Institute for Rational Use of Medicine recounts how her group pretended to represent a pharmaceutical company and created a fake awareness campaign for a drug to treat excessive flatulence. Their brochures were welcomed in doctors' offices, their posters hung in medical centres, and television news reported on the 'problem' and the treatment available.
The Internet is supposed to make medical information more accessible, but as the film points out, it's very hard to know who is behind the information users find. A seemingly innocuous awareness campaign could be part of an expensive PR effort. Antoine Vial of the French Health Regulatory Agency puts a campaign for ankylosing spondylitis under the microscope, and finds that what it doesn't say may be more revealing than what it does.
And if it's hard for consumers to get access to objective opinions, it's no easier for independent-minded academics. Medical anthropologist Kalman Applbaum says 80% of clinical trials and 97% of the most influential clinical trials are commercially funded.
Even science has become a tool to advance the sales of drugs.
'Recommended.' -Video Librarian
'Well argued, with numerous examples, their presentation is nonetheless as enlightening as it is appalling.' -Telerama
'All the great figures of anti-propaganda pass through this documentary.' -Nouvel Obervateur
'The investigation puts the finger on an alarming reality. ...A high quality investigation with more than disturbing conclusions.' -Humanite Dimanche
'An excellent investigation on the pharmaceutical industry that fabricates diseases using marketing with the complicity of the authorities and doctors. ...This film-in which the industry refused to participate-demonstrates the mechanisms of medicine under the hold of the market. ...An abrasive analysis that makes us see TV ads and pharmaceutical companies with a different eye.' -L'Echo
Citation
Main credits
Georget, Anne (film director)
Borch-Jacobsen, Mikkel (film producer)
Other credits
Photography, Cyrille Blaise; editing, Valérie Salvy; music, Benjamin Bober.
Distributor subjects
Advertising; Advertising and Marketing; Bioethics; Business Ethics; Business Practices; Health Care Issues; Marketing; Medical anthropology; MedicineKeywords
TRANSCRIPTION DU FILM
DÉBUT PROGRAMME 10.00.00.00
10:00:00:15 Pr Even :
Faute d’inventer des médicaments nouveaux, réellement nouveaux et puissants. Pour les vraies maladies. Pour les maladies qui frappent toute l’humanité. Bon, cancer, l’hypertension, etc. Heu… Pour maintenir ses ventes, l’industrie pharmaceutique a trouvé plus simple d’inventer des maladies qui n’existent pas, et pour lesquelles elle propose des médicaments, sans aucune efficacité, mais ça n’a aucune importance puisque les soi-disant malades ne sont pas malades !
Générique :
10:00:32:20 THE FACTORY
ARTE France
10:00:34:24 présentent / zeigen
10:00:37:07 Maladies à vendre / Krankheiten nach Maß
10:00:46:06 Un film écrit par / Buch
10:00:48:06 Mikkel Borch-Jacobsen
&
Anne Georget
10:00:51:18 Réalisation / Regie
Anne Georget
10:00:57:05 Pub SARAFEM Les caddies
It's that week before your period. The irritability, mood swings, bloating. Think it's PMS ? It could be PMDD. Premenstrual dysphoric disorder. Those intense mood and physical symptoms the week before your period. Call your doctor right away because this can be a sign of a serious medical condition.
10:00:58:20 C'est la semaine précédant vos règles. Irritabilité, changements d'humeur, ballonnements. Simple syndrome prémenstruel ? Ou SDP ? Syndrome Dysphorique Prémenstruel. Ce sont les troubles psychiques et physiques sévissant avant vos règles. Consultez vite votre médecin, car cela peut être un trouble grave.
10:01:19:02 Pr Even :
Autour des règles, les femmes, qu'elles sentent un certain nombre de tensions, de l'irritation, de l'angoisse. Enfin, bon. Ça a toujours été comme ça. C'était la source de beaucoup de scènes conjugales dans le passé, du temps où l'homme était dominateur. Alors on a créé le syndrome dysphorique menstruel. C'est pas beau, ça ? Retenez bien. Le syndrome dysphorique menstruel. C'est-à-dire qu'au moment des règles vous avez une dysphorie. Qu'est-ce que ça peut vouloir dire ? Ben faut remonter au grec. C'est pas bien précis. On peut traduire ça en disant que vous avez un comportement un peu instable dans cette période-là. Mais ça se traite ! On va traiter ça. Avec quoi ? Et là vous tombez de votre chaise. Ça s'est passé aux Etats-Unis….
10:02:08:10 Pub SARAFEM Les caddies (suite)
Why live this way another month ? Tell your doctor about any medications you're taking or if you're pregnant, nursing or plan to become pregnant. Some women may experience side effects.
10:02:08:24 Pourquoi continuer ainsi ? Prévenez votre médecin, si vous êtes enceinte ou prévoyez une grossesse. Il existe des effets indésirables.
10:02:17:16 Pr Even :
Y’avait un médicament contre la dépression très connu qui était le Prozac. Le Prozac, il est arrivé en bout de brevet, il rapportait plus rien au laboratoire. Alors boum, boum, boum, boum. Cent articles publiés sur le syndrome dysphorique menstruel pendant un an dans 30 journaux. Des visiteurs médicaux qui vont distribuer des extraits pour apprendre aux médecins ce qu'ils connaissaient pas : le syndrome dysphorique menstruel. Et apparaît la solution : la nouvelle molécule… Qu'on va vendre... Car c'est la même que le Prozac avant exactement. Le dosage, tout est pareil. Sauf la couleur. Qu'on va vendre quatre fois plus cher. C'est bien normal puisqu'on se traite que pendant cinq jours par mois. Faut rentrer dans ses frais. Voilà. C'est renversant ! C'est renversant, c'est diaboliquement malin.
10:03:05:22 Pub « Témoignages » SARAFEM
Doctors can now treat PMDD with the first and only prescription medication. If you develop a rash or hives, call your doctor right away because this can be a sign of a serious medical condition.
10:03:06:06 Aujourd'hui, votre médecin peut traiter le SDP. Si vous ressentez une irritation, consultez votre médecin, cela peut être un effet indésirable.
10:03:15:01 Dr Toussaint :
Il y en a qui ont remarqué effectivement que parmi les firmes pharmaceutiques, que, il y a une hypothèse intéressante, qui serait, non pas de s’épuiser ou s’échiner ou de s’efforcer à trouver des solutions, trouver un nouveau médicament pour un nouveau problème de santé, mais tout simplement avec les médicaments qu’elles ont déjà, inventer un problème de santé, qui conviendrait, entre guillemets, au médicament. Donc, ça renverse le système, ça renverse la pensée. Elles ont un portefeuille, comme elles disent, de médicaments qui est utilisé pour ceci ou cela, ou qu’elles ont développé et puis, qui vraiment ne passe pas la barre, parce qu’il est pas assez intéressant. « Est-ce que on pourrait pas inventer ou faire croire à une maladie ou un problème où ce médicament rendrait service ? ».
10:03:55:01 Pr Even :
Imaginez que vous soyez fabricant de voitures ou carrossier, votre objectif serait pas de fabriquer des chariots pour les culs-de-jatte. Il s'agit de fabriquer des voitures les plus attractives possible pour ramasser, vous ouvrir ou maintenir les marchés les plus importants. Toute la problématique des industries en général et de l'industrie pharmaceutique en particulier, c'est la même. Autrement dit, ce qui va cibler les efforts de l'industrie, ce sont pas les problèmes de santé publique, ce sont pas les malades, ce sont les marchés. Les marchés possibles. Les marchés possibles les plus intéressants pour elle, où elle vendra beaucoup et le plus cher possible.
10:04:53:14 Dr Toussaint:
Donc, les firmes, dans cette ambiance de concurrence, à la recherche d’élargir toujours le marché, ont intérêt à faire évoluer les critères de diagnostique de la maladie. C’est clair que, la plupart des gens ont une hypertension artérielle normale, et puis quelques-uns, une petite proportion, a 16 ou 17 comme on dit, 170 mm de mercure. Puis, encore moins ont 18 ou 180, et encore moins, etc. Selon le seuil qu’on choisit pour définir l’hypertension, il y a plus ou moins de patients, c’est-à-dire de clients, et donc plus ou moins de chiffre de vente et de marchés. Donc, logiquement, beaucoup de firmes pharmaceutiques sont conduites à… Sont intéressées en tout cas, à ce que les critères de définition des maladies soient toujours plus élargis dans la durée, et surtout dans… Dans les seuils, dans la définition de la maladie.
Pour 1 000 adultes qui ont une hypertension, au delà de 160, 90 mm de mercure, on prend le traitement anti-hypertenseur, bien choisi, qu’on prend bien. Au bout de 4 à 5 ans, sur les 1 000, il va y en avoir 10 ou 20 qui auront évité un accident cardio-vasculaire. Alors pour ces personnes là, c’est très bien, on est content. Prescrire est content d’avoir évité ça, mais, il faut avoir tout de même en tête l’ordre de grandeur. La grande majorité des personnes auront pris le médicament, sans bénéfice pour leur santé. Bénéfice pour la firme. Ca c’est sûr. Mais pas pour leur santé. Et on comprend que si on baisse encore le seuil de l’hypertension, on va traiter encore plus de gens qui auront encore moins de bénéfice. Par contre on va augmenter le nombre de gens exposés aux effets indésirables des médicaments. Et puis, on augmente le marché, bien entendu.
10:06:35:00 Pub LIPITOR « Bob H. »
I was active, eating healthy. I thought I was in great shape. So I was surprised when my doctor told me I still had high cholesterol. That really hit me and got me thinking about my health. I knew I had to get my cholesterol under control. I thought I was doing enough to lower my cholesterol but I needed more help. What are you doing about yours ?
10:06:35:00 Je me dépensais, je mangeais bien. Je pensais être en forme. Quelle surprise d'apprendre que j'avais un fort taux de cholestérol. Cela m'a fait réfléchir à ma santé. Je savais que je devais contrôler mon cholestérol et pensais bien faire. Mais ce n'était pas suffisant. Et vous ? En faites-vous assez ?
10:06:55:06 Dr David Healy
In the extreme what they've been able to do is to persuade everybody that the cholesterol levels that you find in twenty-five year olds are the norm.
This is what we all ought to be aiming at. And based on this you find that the cholesterol levels that are found in the populations of France and Germany mean that 95 % of Germans and French are technically ill. From industry's point of view this is wonderful. It’s a huge market. The business have been able to say to huge amounts of people that you should be on the statin group of drugs to lower your cholesterol levels and lower the risk that you will have a heart attack or a stroke when in actual fact we know that if you don't have the other risk factors, if you haven't had a heart attack or a stroke beforehand, if you aren't overweight and if you don't smoke, taking this group of drugs just because you've got a marginally raised cholesterol level increases your risk of death
10:06:59:21 En poussant les choses à l’extrême, l’industrie pharmaceutique a réussi à nous convaincre que le taux de cholestérol des gens de 25 ans doit être la norme pour tous. Mais en prenant ce taux pour référence, on constate que 95?s Français et des Allemands par exemple, sont techniquement malades. Du point de vue de l’industrie, c’est merveilleux, c’est un marché phénoménal. Ils peuvent dire à des masses de gens qu’ils doivent prendre des statines pour abaisser leur taux de cholestérol et ainsi réduire leur risque de crise cardiaque ou d’infarctus. Alors qu’on sait que si on n’a pas d’autres facteurs de risques : si on n’a pas déjà eu un infarctus, si on n’est pas en surpoids, si on ne fume pas, prendre ce type de médicaments augmente, au contraire, votre risque de mourir.
10:08:10:12 Dr John Abramson
In the cholesterol guidelines the last major revision was in 2001. In the American cholesterol guidelines, nine out of fourteen of the experts who were on the panel that set the standards had financial ties to the drug companies. Now this is very important because the 2001 guidelines almost tripled the number of Americans for whom statin therapy was recommended. The number went from 13 million to 36 million. And most of the 23 million people for whom statins became recommended based on those guidelines did not yet have heart disease.
10:08:13:12 La dernière révision des normes anti cholestérol américaines a eu lieu en 2001. Or, neuf des 14 experts qui ont fixé ces nouvelles recommandations avaient des liens financiers avec l’industrie pharmaceutique. C’est très important, car ces nouvelles directives ont quasiment triplé le nombre d’Américains devant prendre des statines. On est passé de 13 millions à 36 millions. Et la plupart des 23 millions de personnes à qui l’on recommandait, du jour au lendemain, de prendre des statines n’avait pas de maladie cardiaque.
10:08:51:01 Pub LIPITOR « La Diva »
Texte:
Height: 5’9” Weight: 125 Dress Size: 6 Total cholesterol: 273
High cholesterol doesn’t care who you are.
Texte et voix:
1 in 5 people has high cholesterol. Millions need treatment.
« One in five people has high cholesterol. Millions need treatment. »
10:08:51:20 Taille: 1,80m Poids: 57 kg Tour de taille: 36 Taux de cholestérol : 2,73g/L
Le cholestérol ne regarde pas qui vous êtes.
Le cholestérol touche 1 personne sur 5. Des millions ont besoin d'un traitement.
10:09:16:16 Dr Jeremy Greene
The cholesterol community has come to be known as a cholesterol mafia are interested in pursuing not only the premise that lowering cholesterol can result in better cardiovascular outcomes but in really pushing forward a promotional message to the American population on sort of an individual consumer level, on a specific patient level and on a provider-based level. So a multiple tears of targeted promotional vehicles to get the American population concerned with their cholesterol, the « know your numbers campaign » comes across as a way of getting all Americans to identify with their numbers, that one should have in one’s counsciousness a sense of what their cholesterol number is.
10:09:20:18 La communauté du cholestérol, que ses critiques appellent la mafia du cholestérol, ne cherche pas simplement à montrer que la gestion du cholestérol conduit à des progrès dans le traitement des maladies cardiaques, mais elle veut passer un message très fort aux américains à plusieurs niveaux : le niveau des individus consommateurs, celui plus spécifique des patients et celui des prescripteurs. Et donc, ils utilisent toutes sortes de moyens pour que la population se préoccupe du cholestérol. La campagne « Connaissez votre taux » vise à ce que les Américains s’identifient à leur taux de cholestérol, que chacun en ait conscience.
10:10:07:24 Dr John Abramson
So doctors will measure their patients cholesterol and the patients will ask for the cholesterol to be measured. And if the cholesterol is high the doctor will often say : "Mr or Mrs Jones, your cholesterol is a little bit high. Why don't you come back in three months and, between now and then, why don't you exercise more and eat a healthier diet and we'll see if your cholesterol goes down and then we won't have to treat you if your cholesterol goes down." And more often than not cholesterol won't go down that much with these healthy lifestyle interventions. And then the doctor will say : "Well, Mr or Mrs Jones, I'm sorry your cholesterol hasn't gone down, so we'll give you a cholesterol lowering medication and then you won't have to worry about it." But they've completely missed the boat. Because taking the action of exercising more and eating a healthier diet is going to decrease the risk of heart disease by somewhere around 60 % or 80 %. That's an enormously effective therapeutic intervention. And when the doctor says : "Well, we'll give you a cholesterol lowering drug, you won't have to worry about all that other stuff that's so hard to do", the doctor is focusing on the wrong thing because the patient has done the successful intervention. To change their lifestyle. The doctor doesn't understand that the change in lifestyle may not lower cholesterol but it will certainly reduce risk of heart disease.
10:10:10:10 Les médecins vont donc mesurer le taux de cholestérol, ce que les patients demandent… Si le taux est un peu élevé, le médecin va dire : Monsieur ou Madame Jones vous avez du cholestérol, revenez dans trois mois et pendant cette période, faites de l’exercice, mangez moins gras et on verra si le taux a baissé. Le plus souvent, le taux ne baisse pas beaucoup avec ces changements de style de vie. Et là, le docteur va dire : « Ah ça n’a pas baissé, je vais vous donner un médicament anti-cholestérol, et vous n’aurez plus à vous en soucier. » Mais ils ratent complètement la cible car, en changeant ses habitudes de vie, le patient a fait ce qu’il fallait pour réduire ses risques cardio vasculaire de 60 à 80% .
C’est une intervention thérapeutique extrêmement efficace. Mais quand le médecin dit : « On va vous donner un médicament et vous n’aurez plus à vous soucier de ces résolutions si difficiles à tenir », il se se trompe d’objet car il ne réalise pas que le patient a fait ce qu’il fallait. L’exercice et la diététique ne font peut-être pas baisser le cholestérol, mais ils font baisser les risques cardiovasculaires.
10:11:26:20 Reinhard Angelmar
Bob Dole…
10:11:27:12 Pub PFIZER « Bob Dole » ED
Courage, something shared by countless Americans. Those who risk their lives. Those who battle serious illness. When I was diagnosed with prostate cancer I was primarily concerned with ridding myself of the cancer. But secondly I was concerned about possible post operative side effects like erectile dysfunction, ED, often called impotence. You know it's a little embarrassing to talk about ED but it's so important to millions of men and their partners.
10:11:27:13 Le courage : une qualité partagée par de nombreux Américains. Par ceux qui risquent leur vie, ceux qui combattent la maladie. A la nouvelle de mon cancer de la prostate, c'est d'abord le cancer qui m'a préoccupé. Ensuite, j'ai pensé aux troubles post-opératoires, comme la dysfonction érectile, synonyme d'impuissance. C'est un sujet délicat, mais essentiel pour des millions de couples.
10:11:56:18 Reinhard Angelmar
Bob Dole lost the presidential election against Clinton. Now Clinton not only was president but he probably also didn't need it. But he needed both the medication and the money. You know presidential campaigns are expensive. So he became a spokesperson for this unbranded campaign and he really was associated with Viagra. With Viagra. And this was very important because of the stigma of talking about it. So you really needed somebody very senior, very well-respected, very conservative. You can't have a hippie or an old rock star talking about ED. You really want to penetrate, you know, Middle America, the more conservative people, because there's more of them than of the hippies. So this was perfect. Perfect person. A senator coming from the south, war veteran, very respected, talking about ED. It made a difference for many, many people who said : "Well, if Bob Dole has the courage to talk about it I can. »
10:11:59:22 Bob Dole a perdu l’élection présidentielle américaine contre Clinton. Clinton, non seulement était président, mais il n’avait sans doute pas besoin du médicament… Dole, lui, avait besoin d’argent pour rembourser sa campagne. Il est devenu le porte-parole de cette campagne d’information sur la maladie, puis le porte-parole du viagra. C’était très important, à cause de la stigmatisation, il fallait vraiment quelqu’un de très respecté, de très conservateur… Vous ne pouvez pas choisir un hippie ou une vieille star du rock pour parler de la dysfonction érectile. Si vous voulez pénétrer le marché de l’Amérique moyenne, il faut un conservateur car ils sont plus nombreux que les hippies. C’était la personne idéale : sénateur, venant du Sud, ancien combattant, très respecté, parfait pour parler de la dysfonction érectile. Ca a vraiment convaincu beaucoup de gens qui se sont dit : « Si Bob Dole a le courage d’en parler, moi aussi je peux ».
10:13:12:02 Pub LILLY “Helden der Liebe”
Ich liebe meine Frau
Weil sie beim scrabbeln wörter erfindet die in keinem wörterbuch stehen.
Weil sie vom VFL Dortmund spricht, um mir beim Fussball zu imponieren.
Weil sie mich bei meinen Erekzionstörungen nicht under Druck setzt
Ich will sie nicht verlieren
Darum gehe ich jetzt zum Arzt
10:13:12:03 J'aime ma femme. Parce qu'au scrabble, elle trouve des mots improbables, qu'elle me parle de football pour m'impressionner et qu'elle minimise mes problèmes d'érection. Je ne veux pas la perdre. Donc, je consulte mon médecin.
10:13:30:05 Dr David Healy
With the production of a drug like Viagra what you have industry doing (and able to persuade) is that any variation from 100 % penile rigidity the whole time is a dysfunction. It's an illness and that needs to be treated. So where before we had a group of older men who had other physical conditions which meant that they couldn't perform from the sexual point of view, who would've been an extremely small market for a drug like Viagra, now we have young men in their teens who are being encouraged to think that if things aren't absolutely perfect the whole time that they have an illness and that the pill is an answer to the problems that they have.
10:13:34:22 Avec un médicament comme le Viagra, l’industrie a réussi à nous convaincre que la moindre variation de rigidité de la verge, si elle n’est pas de 100% en toute circonstance, constitue une dysfonction, une maladie qui requiert un traitement. Avant, il y avait un certain nombre d’hommes âgés, qui avaient d’autres pathologies, avec pour conséquence d’être impuissants. Mais cela représentait un marché bien trop étroit pour un médicament comme le viagra. Aujourd’hui, on pousse les adolescents à croire que, si les choses ne sont pas parfaites à chaque fois, c’est qu’ils sont malades et que le médicament est la réponse à leur problème.
10:14:27:07 Campagne française, vivresoncouple.com - 2010
Acteur – off : Peut-être que c’est la fatigue ? Peut-être que c’est à cause du chien qui regarde ? Peut-être que c’est le film qui a coupé mon élan ? Peut-être que j’ai trop mangé… Trop mangé…. Trop mangé… Trop mangé… Peut-être que c’est à cause de la crise ? Et si ça n’avait rien à voir ?
Voix off féminine : Ne cherchez plus d’excuses. La majorité des patients souffrant de problèmes d’érection, peut être traitée. Vous aussi.
10:14:55:09 Michael Oldani
I just picked up the Sunday newspaper about a week ago and in the sports page there was a full page ad for Cialis, which is a product for male erectile dysfunction similar to Viagra. And another form of mongering to me is taking a drug that might have occasional use or even routine use like a drug for ED. When a man wants to be intimate or have intercourse he thinks about taking his Viagra or his Cialis. It makes sense. But the ad had two things in it. One, it was a coupon and it said : "Cut this ad off and bring it to your doctor for a free trial of Cialis." So that called my attention. You could say : "Ok, you know, getting the consumer involved in thinking about their disorder and their symptoms, a form of market expansion." But it also said : "Take Cialis every day to be ready." So kind of prang on this sort of male stereotype. You never know when you're going to be ready for sex. So you better have Cialis in your system. But very clever marketing. It's become a maintenance medication.
10:14:57:13 En ouvrant le journal à la page des sports la semaine dernière, j’ai vu une pleine page de pub pour Cialis, un médicament contre la dysfonction érectile, comme le Viagra. Une autre manière d’élargir le marché c’est de prendre un médicament dont l’usage est occasionnel ou même régulier comme un médicament contre la dysfonction érectile. Quand un homme souhaitre avoir un rapport sexuel, il pense à prendre son Viagra ou son Cialis, on peut le comprendre. Mais dans cette pub, deux choses ont attiré mon attention : d’abord il y avait un coupon qui disait : « Découpez cette pub et apportez-la à votre médecin pour un essai gratuit ». Je me suis dit, « Voilà du bon marketing : impliquer le patient dans la gestion de ses troubles… », mais surtout la pub disait « Prenez Cialis tous les jours pour être prêt ». Jouant sur ce stéréotype très masculin, « Il faut toujours être prêt, on ne sait jamais … vous feriez mieux alors d’avoir pris votre Cialis ! » Brillant marketing : c’est devenu un médicament de chaque jour !
10:16:07:13 Campagne canadienne, dépression
Voix-off : On dit que ça prend un paresseux… Qui baisse facilement les bras… Un faible… Quelqu’un qui manque d’ambition… Un irresponsable… Un perdant… Ou quelqu’un qui manque de courage… Pour faire une dépression. La dépression est une maladie, personne n’est à l’abri.
Texte : Mettons fin aux préjugés.
10:16:54:07 Edward Shorter
A good example of the marketing of a diagnosis would be the depression diagnosis, specifically major depression. In the 1960's and 1970's anxiety was the big diagnosis. Everybody had some kind of anxiety disorder and the drug class for treating anxiety disorders was ready to hand. It was the Benzodiazepines. That is a drug class that includes Librium and Valium and some of the big drugs that are in fact called anxiolytics. Ok ? And with drug companies marketing the Benzodiazepines, what they marketed was anxiety.
So the physicians were encouraged in the 1960's and 1970's to see anxiety when a patient comes in and sits down and the patient is being a little bit weepy and tired but is also nervous and anxious. "Well, you've got anxiety disorder. We're going to prescribe Valium." Ok ? And then what happened in the 1980's was that the Benzodiazepines, Librium and Valium, started to be associated with addictiveness. And both the public and the physicians fled from them in panic, thinking : "My God, we don't want to put our patients on drugs that will addict them." And this then created a huge opportunity for depression to enter the picture.
10:16:58:08 Un bon exemple de marketing d’une maladie, c’est celui de la dépression. Dans les années 60, 70, l’anxiété était un diagnostique très répandu. La famille de médicament pour traiter ces troubles était les Benzodiazepines, comme le Librium et le Valium, et tous ces médicaments qu’on appelle les anxyolitiques. Le marketing des benzodiazepines allait de pair avec le markeing de l’anxiété. Les généralistes étaient encouragés à diagnostiquer des troubles de l’anxiété quand ils voyaient des patients au bord des larmes, fatigués, mais aussi nerveux et anxieux. On leur disait : « Vous avez un trouble de l’anxiété, on va vous prescrire du Valium ». Mais dans les années 80, on a réalisé que cette classe de médicaments rendaient les patients accros. Médecins et malades sont partis en courant, « Oh mon dieu, on ne va pas donner des médicaments qui rendent les gens dépendants… », et la voie était alors libre pour que la dépression entre en piste.
10:18:16:17 Pub ZOLOFT “La boule animée”
You know when you feel the weight of sadness. You may feel exhausted, hopeless and anxious. Whatever you do you, feel lonely and don't enjoy the things you once loved. Things just don't feel like they used to. These are some symptoms of depression, a serious medical condition affecting over twenty million Americans.
10:18:16:18 Vous êtes triste, fatigué, désespéré et anxieux. Quoi que vous fassiez, vous vous sentez seul et n'avez plus goût à rien. Rien n'est plus comme avant. Ce sont des symptômes de la dépression. Une maladie qui touche plus de vingt millions d'Américains.
10:18:37:07 Dr David Healy
This led industry to persuade people that where they thought they were anxious beforehand they weren't, that behind the anxieties they thought they had laid an illness. They were depressed. They had an illness that came with lower serotonin levels." And these pills were going to be like vitamins. They were going to top the serotonin levels up.
10:18:40:12 Ca a permis à l’industrie pharmaceutique de convaincre les patients qu’en fait, ils n’étaient pas anxieux, que derrière ce qu’ils pensaient être leur anxiété, il y avait une maladie : ils étaient déprimés. Et d’expliquer que cette maladie était causée par un déséquilibre de la sérotonine mais que les médicaments étaient comme des vitamines et qu’ils allaient remonter leur niveau de sérotonine.
10:19:03:18 Pub ZOLOFT “La boule animée”
Depression may be related to an imbalance of natural chemicals between nerve cells in the brain. You just shouldn't have to feel this way anymore. Only your doctor can diagnose depression.
10:19:03:18 La dépression peut résulter d'un déséquilibre chimique dans les cellules du cerveau. Pourquoi vous sentir mal plus longtemps ? Seul votre médecin peut diagnostiquer la dépression.
10:19:13:19 Jerome Wakefield
Everybody can recognize symptoms and depression is defined as five out of nine symptoms of a given list of nine symptoms for at least two weeks duration. Those symptoms include sadness, lack of pleasure, things like fatigue, insomnia, loss of appetite, lack of concentration on your usual tasks or roles as well as thinking about death, slowing down the mobility _called the psychomotor retardation_ and a few other symptoms like that. So, as you can see just from that list, a lot of people could meet that criteria and could have symptoms of fatigue, insomnia, sadness, not interested in their usual activities and so on for a period of two weeks after many, many different stresses.
Now what's happened with these criteria is that they aren't only used in clinicians offices. If they were only used in clinicians officers many clinicians would make the discrimination between a normal response to loss, loss job, loss love, whatever, betrayal versus a true mental disorder. At least someone. But what's happened is these criteria have become so deified in the culture, they are considered the definition of mental disorder officially.
10:19:13:19 Tout le monde peut en reconnaître les symptômes : la dépression est diagnostiquée quand on a au moins 5 symptômes sur une liste de 9 pendant une période d’au moins 2 semaines. Ces symptômes sont par exemple la tristesse, la perte de plaisir, la perte d’appétit, de concentration dans les tâches habituelles et bien sûr des pensées morbides, des ralentissement des mouvements et ainsi de suite… Comme vous pouvez le constater, bien des gens peuvent avoir ces symptômes de tristesse, de perte d’appétit, de fatigue, etc., pendant plus de deux semaines après toutes sortes de stress.
Le problème, c’est que ces critères ne sont pas uniquement utilisés par des spécialistes, qui sauraient faire la différence entre une réaction normale à une perte, perte d’emploi, de proche, une trahison etc., et une véritable maladie mentale. En tout cas, certains sauraient. Mais le problème c’est que ces critères sont devenus tellement déifiés dans la culture médicale, qu’ils sont devenus LA définition même d’un désordre mental.
10:20:37:24 Pub CYMBALTA “Dépression-1” début
Depression is emotional : sadness, loss of interest. And it's physical too : aches, pains, fatigue.
10:20:37:24 La dépression est un état émotionnel. Tristesse, manque d'intérêt. Mais c'est aussi physique : Douleurs, fatigue.
10:20:46:10 Jerome Wakefield
Five out of nine criteria is a little arbitrary. Probably people who have less than five criteria might have a borderline or milder condition and in physicians offices the checklist they use actually say : "If they have less than the five symptoms then they may qualify for subsyndromal or subthreshold or minor depression." It goes under various names. So you see how the... You go down a pathway from these specific symptom criteria. It takes you down a pathway that leads to virtually any episode of sadness due to a loss in life as being potentially pathologized and treated kind of automatically with medication.
10:20:47:22 Cinq symptômes sur neuf, c’est assez arbitraire. Peut-être que des gens qui ont moins de cinq symptômes peuvent avoir tout de même une dépression. Dans les questionnaires chez les médecins, il est d’ailleurs dit que si vous avez moins de cinq symptômes, vous pouvez tout de même être considérés comme ayant une dépression mineure.
Vous voyez comment, à partir de cette liste de symptômes, on vous embarque dans une direction où pratiquement tout épisode de tristesse dû à un événement difficile, devient une maladie traitée quasiment automatiquement avec un médicament.
10:21:26:14 Campagne française, France dépression – 2007
Voix-Off : Il existe une maladie qui touche aujourd’hui plus de trois millions de personnes en France. Une maladie qui peut vous empêcher de parler. De rire. De manger. De travailler. De dormir ou de vous lever le matin.
10:21:41:01 Dr David Healy
In the late 1990's, the selective serotonin reuptake inhibiting group of drugs began to come off patent. And this left industry with a problem. First of all they could have replaced the SSRIs with a new group of antidepressants if they had drugs that were better than the SSRIs. If they had drugs that were more effective than the SSRIs they could have said to doctors : "Well, yes, all these patients that you're treating for being depressed are depressed but we now have a better group of drugs to treat them with." The problem for industry was that they couldn't actually produce drugs that were better than the older drugs who were there before hand. And it seemed to industry to... It seemed increasingly to industry to be a better strategy to do what they had done twenty years before hand, which was to convert patients who had been seen as being anxious over into cases of depression but now to convert them from cases of depression into cases of bipolar disorder.
10:21:45:03 A la fin des années 90, la famille d’antidepresseurs appelée « Inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine » est arrivée en bout de brevet. L’industrie pharmaceutique avait donc un problème. Elle aurait pu inventer une nouvelle classe de médicaments plus efficace et dire aux médecins : « Les patients que vous traitez pour dépression sont bien déprimés, mais nous avons maintenant un nouveau médicament, plus efficace. » Le problème, c’est que l’industrie pharmaceutique n’avait pas de médicament plus efficace. La stratégie a donc été de reproduire ce qu’elle avait fait vingt ans auparavant, quand elle avait transformé les patients anxieux en patients déprimés. Cette fois, elle a convaincu les patients déprimés qu’ils étaient en fait bipolaires.
10:22:51:01 Pub ABILIFY “Dépression-La mer” Bipolar Disorder
Bipolar disorder is challenging and can affect your job, family and friends. For years I had severe mood swings, racing thoughts, unusually high energy and was extremely irritable.
10:22:51:01 Etre bipolaire peut nuire à votre carrière et à vos relations Pendant des années, j'ai eu des changements d'humeur, des pensées incohérentes, et j'étais très irritable.
10:23:04:00 Dr David Healy
When you had manic depressive illness, you often had a mood which was high and meant that you had to go into hospital, and you remained ill for months. When you were depressed you had a mood that was extremely severe. It could lead to you maybe committing suicide, lead to you being in the hospital and we're often ill for months. From the industry's point of view changing over to bipolar disorder meant that they could begin to capture any of the normal variations of mood that we all have.
10:23:07:10 Quand un patient maniaco-dépressif est en phase maniaque cela signifie qu’il reste des mois à l’hôpital. De même, quand il est en phase dépressive. C’est un trouble très sévère qui peut conduire au suicide et les gens sont hospitalisés pendant des mois. Du point de vue de l’industrie pharmaceutique, changer l’appellation maniaco-dépression en trouble bipolaire, signifie qu’elle peut cibler les variations d’humeur normales que nous avons tous.
10:23:42:22 Pub BEYONDBLUE “Le jeune homme” Bipolar Disorder/jeunes
Bipolar disorder is the same thing as manic depression. Knowing the name helps you understand what's happening to you but it doesn't make it any easier to deal with. You're so high, so low.
10:23:42:22 Etre bipolaire, c'est être maniaco-dépressif. Le savoir aide à comprendre son état, mais ne le rend pas plus facile à vivre. On est si exalté, si abattu.
10:23:59:05 Dr David Healy
Bipolar-1 disorder, as it was termed, was much the same kind of illness as classic manic depressive illness was. But industry have been able to pick up research that has been done out there and which suggests that there's also bipolar-2 disorder and bipolar-3 disorder and bipolar-4 disorder and bipolar spectrum disorder. And what these refer to are progressively milder and milder variations on the illness so that you ultimately get down to conditions where if you or I have a mood going up and down during the course of the day, if you... On a Monday morning, if you're feeling the way an awful lot of us feel on a Monday morning, that's low mood. And later on, during the afternoon, if things have gone well, you're going to be in much better form. If you keep a mood diary as industry have encouraged people to do, then you produce a curve on the diary and you're encouraged to think and your doctors are also encouraged to think that curves like this, which go from being low to being high even during the course of a single day, are in fact the early forms of bipolar disorder. And of course, doctor, it's a good idea to treat the early forms of the illness before it becomes more severe and untreatable.
10:24:04:09 Le trouble bipolaire I, comme on l’appelle maintenant, correspond à la maniaco-dépression classique. Mais l’industrie a réussi à mettre en avant des recherches qui suggèrent qu’il existe aussi un trouble bipolaire II, bipolaire III, bipolaire IV, et un spectre bipolaire. Ces différents termes recouvrent une définition de plus en plus allégée de la maladie, au point d’inclure les variations d’humeur que l’on peut avoir au cours d’une journée. Il peut arriver que le lundi matin, comme beaucoup d’entre nous, vous vous sentiez d’humeur maussade. Cela va s’arranger au fil de la journée… Mais si vous tenez un « carnet d’humeurs » comme l’industrie recommande de le faire, vous allez dessiner une courbe dans votre carnet. Et vous êtes conduit à penser, tout comme votre docteur, qu’une courbe comme cela, même au cours d’une même journée, est la première indication d’un trouble bipolaire. Et bien sûr docteur, il faut traiter au plus tôt la maladie avant qu’elle ne devienne plus sévère et presque impossible à guérir.
10:25:42:16 Jerome Wakefield
There's a tremendous pressure now because of the definitions of these disorders and because of the freeness of handing out medication. There's a tremendous pressure on people to function socially, optimally at every single moment. And if they do not, if they are role-impaired as the psychiatrists are saying, then they suggest disorder and they suggest they should immediately go in and get medication. It seems to me... One could argue this point, but it seems to me that the kind of world that we're constructing potentially here for our children and grandchildren to inhabit is one that does not allow the full freedom of human emotion
10:25:44:09 Il y a une énorme pression aujourd’hui compte-tenu de la définition de ces maladies et de la facilité à distribuer des médicaments pour les traiter ; une pression pour que les gens fonctionnent socialement à tous moments au maximum de leurs possibilités. Et si ça n’est pas le cas, s’ils sont « entravés dans leur rôle » comme disent les psychiatres, alors c’est qu’il y a un problème et qu’il faut tout de suite le traiter avec un médicament.
Cela peut se discuter, mais il me semble dans le monde que nous construisons pour nos petits-enfants et arrière-petits-enfants, il n’y aura plus la possibilité d’exprimer toutes les émotions humaines.
10:26:42:01 TV Japonaise
Carton 1 / Titre : utsubioo chiryoo
heijoo ga kawaru
10:26:42:05 La vie change lorsque la dépression est traitée
10:26:42:05 Présentatrice : utsu bioo to iu no wa kochira
kokoro no kaze to iwarete kimashita
dare mo ga kakaru kanosei ga aru
Keredomo naoru biooki de aru to iu imi desu
sono haikei ni wa
sugureta kusuri kooutsuyaku no kaihatsu ga arimasu
utsubioo ni nattara mazu kono kooutsuyaku shohoo suru
jissai ni saishin no America no kenkyuu de mo 65 % no hito kono kooutsu yaku ni kooka ga aru to iu koto ga jissho sarete imasu
10:26:51:15 Ce qu’on appelle la dépression, c’est en quelque sorte le rhume de l’âme. Elle peut toucher n’importe qui, mais on peut en guérir. En cas de dépression, il existe un excellent médicament anti-dépresseur. Un anti-dépresseur qui a fait ses preuves. Selon une étude américaine, cet anti-dépresseur est efficace dans 65 ?s cas.
10:27:21:15 Kalman Applbaum
What we saw in Japan was something that's called a mega marketing project and mega marketing is the attempt not to change individuals minds about a given product but to change the entire environment in which that product is to be placed.
10:27:24:11 Ce que nous avons vu au Japon, c’est ce qu’on appelle un mega projet marketing, c’est-à-dire qu’on n’essaye pas de changer les esprits par rapport à un produit, mais on tente de changer l’environnement dans lequel on veut placer le produit.
10:27:43:11 Pub japonaise 1
Actrice : Itsu kara desu ka
Utsu kamoshirenai
Itsu kara nayande irun desu ka
Itsu kara gaman shite irun desu ka
Carton : Utsu wa ikkagetsu
Actrice : Ikkagetsu tsurakattara o issha san e
Sore ijoo gaman shinaide kudasai.
10:27:43:11 Depuis quand ?
C’est peut-être une depression.
Depuis combien de temps souffrez-vous ?
Depuis combien de temps êtes-vous déprimé ?
Carton : Vous êtes déprimé depuis un mois
Si c’est le cas, consultez votre médecin.
Surtout, ne restez pas déprimé plus longtemps.
10:28:12:14 Kalman Applbaum
The Japanese psychiatric community had the view that depression was a rare disorder in Japan.
OFF
They didn't diagnose it often.
And what PHARMA did was it lobbied the Japanese government in a moralizing rhetoric to say that they were mistreating Japanese patients.
IN
And then they sponsored anti-stigma campaigns to try and reduce the feelings of shame that a Japanese person might have if they felt sad or they felt depressed, they felt something not right and they might otherwise stay home and not go to the doctor. So the anti-stigma campaign was there to help normalize mental illness and there were... There were interviews with celebrities and TV personalities and there were articles sponsored and placed in the newspapers to try and familiarize people with the idea of depression. Even the very word "depression" in Japan _"utsu-bioo"_ was a word that stood for major depression. And so they built an ad campaign, a slogan that would make it feel more comfortable for people. Because when people heard that word, "depression", "utsu-bioo", it meant to them something in hospital, someone very sick. And so they came up with a slogan : "Kokoro no kaze", which means "a cold of the heart" or "a cold of the soul".
10:28:14:14 Les psychiatres japonais considéraient la dépression comme une maladie rare au Japon, ils ne la diagnostiquaient pas souvent.
OFF
L’industrie pharmaceutique a fait un lobbying très moralisateur auprès du gouvernement, pour lui prouver que les patients japonais n’étaient pas bien traités.
IN
Ensuite, elle a mis sur pied une campagne afin de réduire le sentiment de honte qu’un Japonais peut ressentir s’il est triste, déprimé, ou si quelque chose ne va pas et le ferait rester chez lui sans consulter un médecin. Cette campagne avait pour but de normaliser la maladie mentale. Il y eut beaucoup d’interviews de personnalités, de vedettes de la télé, des articles dans la presse pour familiariser le public avec l’idée de la dépression. Le mot même de « dépression », en japonais, « utsubioo », qui signifiait dépression majeure, a été changé par une grande campagne de communication. Lorsque les Japonnais entendaient ce mot, dépression, « utsubioo », cela évoquait quelque chose de très grave, quelqu’un d’hospitalisé. La notion a été changée pour celle de « kokoro no kazé », ce qui signifie un « Rhume du cœur » ou un « Rhume de l’âme ».
10:28:55:13 Reinhard Angelmar
That terminology meant several things. First of all catching a cold is quite common. You're not one of those crazies that have to be locked up. It's a cold. Many people have it. If so many people have it then it can't be all that bad. Secondly, well, Japanese are big consumers of antibiotics and stuff and it meant to them : "A cold ? That's treatable ! It can be treated with a product." And finally the soul, you know, is sort of very poetic and really resonated very well with the Japanese. It connected with how they felt. And so that really changed significantly the perception and created this concept of mild depression that physicians now started treating, that the government started acknowledging. Because the Japanese government didn't want to know that Japanese were depressed except for those very few. The Japanese government realized that there was something that was an obstacle to the productivity of Japanese workers. And so that all of a sudden made sense now to treat depression.
10:29:58:10 Cette terminologie signifiait plusieurs choses : d’abord, attraper un rhume, c’est assez courant, cela ne fait pas de vous l’un de ces cinglés bons à enfermer. C’est un rhume, beaucoup de gens ont un rhume et donc ce n’est pas si grave.
Ensuite, les Japonais sont de grands consommateurs d’antibiotiques, et donc un rhume, cela signifiait que c’était guérissable par un médicament. Et bien sûr, l’âme c’est très poétique, cela résonne bien avec la culture japonaise. Tout cela a vraiment changé la perception des Japonais et créé ce concept de dépression mineure que le généraliste pouvait désormais traiter et que le gouvernement a même reconnu. Jusque-là, il ne voulait pas entendre parler de cette poignée de déprimés. Mais là, le gouvernement a compris que la dépression pourrait contrecarrer la productivité des travailleurs japonais. Du coup, cela prenait tout son sens de traiter la dépression.
10:31:25:12 Pub japonaise 2
1er personnage : Tonikaku karada ga darui n desu yo.
Darui kara nemuritai to omotte da kedo nerenai
Ato de nanimo ki ni yaru nachatta
2e personnage : Watashi ga utsu data
Hitori de nayande dondon ochikonchatta
Yappari o issha san te tayori nara to omoimasu yo.
10:31:25:12 Mon corps était engourdi.
Tellement engourdi, que je voulais dormir mais n’y arrivais pas.
Puis je n’ai plus eu envie de rien.
J’ignorais que j’étais en dépression.
J’étais désemparé et de plus en plus déprimé.
Seul un médecin peut aider à s’en sortir.
10:31:46:03 Reinhard Angelmar
One important aspect was when the Court, when the imperial court acknowledged that the princess actually was suffering from depression and was being treated for depression. What better celebrity can you get other than the emperor himself ? I mean this is fantastic.
10:31:49:16 Un élément important a été lorsque la Cour impériale a reconnu que la Princesse souffrait aussi de dépression et qu’elle était soignée pour cela. On ne pouvait rêver d’une meilleure notoriété pour la cause. A part l’Empereur lui-même évidemment, c’était fabuleux.
10:32:15:01 Kalman Applbaum
And this is how it all begins. The drug industry : "Here, let me do that for you. Let me run this program for you. Let me do this anti-stigma campaign for you. Let me lobby the Japanese government for you. Let me run these clinical trials for you. Let me get the word out." And the Japanese psychiatrists, especially the ones who are then in the employ of the industry, they believe that they're doing the right thing. Only at a certain point their interest diverge. Because from a commercial standpoint, and this is natural to all businesses, from a commercial standpoint they don't want to stop until every person, every last man, woman and child is taking their drug, is using their product. Whereas the psychiatrists, obviously, they want to get off the train before that. But once the faucet is turned on it's extremely difficult to stop.
10:32:18:02 Ca commence toujours comme ça, l’industrie dit: « Laissez-moi faire cela pour vous, laissez-moi mettre sur pied cette campagne anti stigmatisation, ces essais cliniques, laissez-moi faire pression sur le gouvernement… » Et les psychiatres japonais, en particulier ceux payés par l’industrie bien sûr, pensent qu’ils font ce qui est juste. Mais à un moment donné, les intérêts divergent. D’un point de vue commercial, et c’est vrai dans tous les domaines, les industriels ne s’arrêteront pas avant que chacun, homme, femme, enfant, consomme leurs médicaments. Les psychiatres évidemment veulent descendre du train avant d’en arriver là. Mais une fois le train lancé, il est très difficile à arrêter.
10:33:29:10 Pr Even
N'oubliez pas ce que c'est, le marketing, à l'échelon des médecins qui prescrivent. N'oubliez jamais ça. C'est dix visites par semaine. C'est une heure, quelquefois deux heures par semaine avec des gens qui viennent vous ressasser les mêmes choses. C'est les journaux qu'on appelle médicaux, qui sont la propriété de l'industrie pharmaceutique, qui répètent les mêmes choses. C'est les leaders d'opinion, comme on dit, qui sont des grands _on dit toujours "grand"_ professeurs de médecine qui prennent le porte-voix et qui circulent d'amphithéâtre en amphithéâtre pour vanter les succès spectaculaires et remarquables de tel ou tel truc. Moyennant finances, bien entendu. Difficile de résister.
10:34:09:12 Kalman Applbaum
This document, if we look on it, you can see that it has key players in the US antipsychotic marketplace, regulators, payers, social, medical dispensers, providers, manufacturers. And all of these are surrounded. So in patients you have friends, coworkers, religion, advocacy groups… And then regulators. You have legislators, media and so on. And every actor in here is to be studied. How can they influence the forward motion of the drug ? And the key, the main key is in the science. How can they produce the science that will convince all of these people along the way that this is the best treatment, the only treatment in fact.
10:34:11:07 Sur ce document, on voit les acteurs clé du marché des médicaments antipsychotiques aux Etats-unis. Il y a les instances de contrôle, les payeurs, les acteurs sociaux et médicaux, les fabriquants et tous sont liés entre eux… Autour des patients, il y a les amis, les collègues, la religion, les groupes de patients. De même autour des commissions de contrôle, il y a les législateurs, les médias etc. Tous ces acteurs clé sont étudiés pour qu’ils participent au succès du médicament. Le secret du succès réside dans la science. Comment produire les éléments scientifiques qui vont convaincre tous ces gens que c’est le meilleur, le seul traitement pour telle ou telle maladie.
10:35:02:14 John Abramson
So with 85 % of our clinical trials commercially funded, and now 97 % of the most influential clinical trials commercially funded, what we find is that the odds are more than five times greater that commercially funded trials will conclude that the sponsor's drug is the treatment of choice compared to non commercially funded trials of exactly the same drugs. So those are pretty good odds. And, you know, we tend to think of scientific studies as being objective and not being subject to bias. But what we find when we look at the way the system is structured : the companies sponsor the trials to help to sell their drugs. The companies own the data the same way that the Coca-Cola company owns the recipe for Coke.
10:35:06:05 85?s essais cliniques, et même 97 ?s essais cliniques les plus importants, sont financés par l’industrie pharmaceutique. Or, on a montré qu’il y a cinq fois plus de chance pour qu’un essai financé par le privé conclut à l’efficacité du médicament, qu’une étude financée par la recherche publique pour le même médicament. C’est pas mal comme ratio !
On a tendance à penser que les études scientifiques sont objectives et ne sont pas biaisées. Mais la nature du système fait que les firmes pharmaceutiques conçoivent elles-mêmes les essais cliniques pour aider à la vente de leurs médicaments. Et les firmes ont la main mise sur les données cliniques exactement comme Coca-cola possède la recette du coca.
10:35:57:20 Dr David Healy
Where industry have been particularly successful has been to get control of, to co-opt doctors who have no links to industry at all, who have never been paid a cent by industry, who think that they're quite hostile to industry, doctors who say : "Well, we go by the evidence. We want to see the evidence and we will make up our minds based on what the evidence shows. Not because we've been paid by industry. Not because we've been brought to meetings. We will make up our minds based on the evidence."
The key problem for all of us is : increasingly, compared to the 1960's, industry now controls the evidence. Industry runs the clinical trials. All of them.
10:36:01:11 Là où l’industrie pharmaceutique est particulièrement efficace c’est dans le contrôle, dans sa capacité à coopter des médecins qui n’ont aucun lien avec elle. Des médecins qui n’ont jamais touché un centime de sa part, qui lui sont même assez hostiles et qui proclament : « Nous nous déterminons sur des bases scientifiques. Nous voulons voir la preuve scientifique pour avoir un avis, nous ne décidons pas parce que nous sommes payés par l’industrie, ni parce qu’on nous invite à des congrès mais parce qu’on a une preuve ». Le problème majeur, c’est que par rapport aux années 60, aujourd’hui, l’industrie a le contrôle de cette preuve scientifique. L’industrie dirige les essais cliniques, tous les essais.
10:36:54:20 John Abramson
When I was a fellow, between 1980 and 1982, we would spend hours and hours dissecting clinical trials and looking for statistical problems and outcome measures that didn't measure... that didn't reflect what the study had been designed to do. And we saw plenty of problems. But I can't remember a single time that we saw a problem that we assumed had to do with a commercial bias. I mean of course science is imperfect. It's always imperfect. But we didn't see that. And our professors had no relationship with the drug companies. It was unheard of for a professor to have a relationship with a drug company. It was just a nonsensical thought.
Now we see that articles have problems all the time. And if you could put on truth goggles and you watch the prestigious professors coming down the hospital corridor in their white coats they'd look like Formula 1 drivers. And instead of saying Pennzoil and Mobil gas they would say Merck and Pfizer and Engem and Genzyme because they're getting sponsored by. All the professors have financial relationships.
10:36:58:10 Quand j’étais à l’université en 1980-82, nous passions des heures à disséquer des essais cliniques, à chercher les erreurs méthodologiques et l’on trouvait des problèmes. Mais je ne peux me souvenir d’une seule fois où il nous serait venu à l’idée que le problème était lié à des enjeux commerciaux. Bien sûr, la science est imparfaite, mais nos professeurs n’avaient aucun lien avec l’industrie pharmaceutique, c’était du jamais vu, c’était insensé.
Aujourd’hui, on voit bien que les articles sont truffés d’erreurs et si on pouvait mettre des lunettes de vérité, on verrait les grands professeurs marcher dans les couloirs des hôpitaux habillés comme des pilotes de formule 1. Sur leurs blouses blanches, il n’y aurait pas écrit Penzoil et Mobil, il y aurait Merck, Pfizer, Engem etc parce qu’ils sont financés par l’industrie.
10:38:08:14 Campagne PFIZER / S.F.R. « Franck Lebœuf-Dos au mur » sur la spondylarthrite ankylosante – publicité - 2010
Leboeuf : Vous êtes jeune et vous souffrez d’un mal de dos persistant. Un vrai cauchemar quotidien. Même au repos, la douleur vous enflamme. Ce mal de dos peut cacher une spondylarthrite ankylosante. Une maladie douloureuse et handicapante, qui se traite bien si on la dépiste à temps. La spondylarthrite ankylosante, parlez-en à votre médecin.
Voix-off : Informez-vous sur dosaumur.com. Une initiative de la Société Française de Rhumatologie en partenariat avec Pfizer
10:38:27:20 Jennifer Fishman
What the Internet does is that it allows patients, it allows, you know, everyday people to go to the Web and to feel empowered by getting all the medical information they could possibly ever want. Right. They can get access directly to medical journals if they want. They can go to any number of websites where data is presented, where information is presented about diseases. They can consult with their friends, then can consult on line on bulletin boards of other people suffering from these diseases and get lots of information. And there's the idea that not only does it feel empowering but it's actually a requirement for being a good patient. Right. Being a good patient requires that you know all of this information before you even go to the doctor. And that you've done your own research. And that you are... You're approaching... You're approaching your doctor not for... not to just listen to his authority but that you'll be in negotiation with him to create... to come up with your own treatment plan. But there's of course a catch here. It's that the Internet in particular is able to hide where the information comes from.
10:38:29:05 L’internet permet aux gens de sentir qu’ils se prennent en charge en allant chercher toute l’information médicale possible et imaginable. Ils peuvent aller directement sur les sites des journaux médicaux, ils peuvent trouver des tas de sites avec des données médicales, où les maladies sont répertoriées et décrites. Ils peuvent échanger avec leurs amis ou sur des forums avec des gens souffrant des mêmes maux. Il y a cette idée que, non seulement les gens ont ainsi plus de pouvoir, mais que c’est ainsi qu’ils seront de bons patients. Qu’un bon patient doit connaître toutes ces informations avant même d’aller chez le médecin. Que vous n’allez pas voir le médecin en vous en remettant à son autorité, mais qu’il y aura comme une négociation avec lui autour de votre traitement. Evidemment, il y a là un piège car Internet cache très bien la provenance de l’information.
10:39:25:18 Antoine Vial
Alors je vous propose de faire quelque chose, c'est... Je viens d'apprendre en sortant de chez mon toubib que le mal de dos que j'ai depuis des années, que je me traîne et qui fait que le matin j'ai du mal à me réveiller, que j'ai l'impression d'être complètement rouillé, que je mets une heure à me dérouiller et que la douche n'y suffit pas, heu… Et bien justement, j'ai vu à la télévision, au moment de la coupe du monde de football, ce spot de Franck Lebœuf où il me disait : "Finalement, le mal de dos, c'est la spondylarthrite ankylosante et il y a un médicament qui existe." Alors ben qu'est-ce que je fais quand je suis rentré de chez mon toubib ? J'ai été voir sur mon Internet préféré. Et donc qu'est-ce que j'ai fait ? Ben j'ai fait le nom de cette campagne dont je me souviens parce que c'est pas difficile de s'en souvenir, ça s'appelle "dos au mur".
10:40:28:00 Site spondylarthrite ankylosante
Tony : J’ai découvert ma maladie en 2000. Elle a été diagnostiquée suite à des douleurs répétées dans le… Au niveau des cervicales.
Dr Emmanuelle Dernis : La spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire qui se caractérise par des douleurs nocturnes et des dérouillages matinal essentiellement
Tony : Tout d’abord, bah, heu…
10:40:45:16 Antoine Vial
Si je continue d'écouter ce film, ben finalement je vais me dire : il me parle du mal de dos et tout ce qu'il décrit comme symptômes de façon précise... Là, il vient de dire... Le soir, eh ben il est fatigué. Oui, moi aussi, je suis fatigué. Le matin, il a du mal à se déverrouiller. Oui, moi aussi j'ai du mal à me déverrouiller. Bref, je me retrouve bien dans ce témoignage. Alors je veux en savoir plus. J'ai vu qu'il y avait un grand docteur…
10:41:12:03 Site spondylarthrite ankylosante
Pr René-Marc Flipo : Les sociétés savantes, comme la Société Française de Rhumatologie, n’ont pas pour objectif unique de faire des travaux scientifiques dans des laboratoires, qu’on appelle des travaux fondamentaux. Les sociétés savantes ont aussi pour mission de participer à toutes les actions qui conduisent à mieux connaître les maladies rhumatismales
10:41:31:19 Antoine Vial
OFF
Déjà, "société savante", ça fait sérieux. Et je vois déjà une chose qui m'étonne, c'est que je vois ce monsieur, qui est donc un professeur des hôpitaux publics. Je le vois avec, derrière lui, en fond d'écran, "Pfizer". Et c'est marrant parce que je le vois en haut à gauche et en bas à droite.
IN
C'est drôle parce que je me rappelle avoir écouté un ami qui est un spécialiste du marketing m'expliquer que c'était les deux endroits importants dans une image à partir du moment où le centre était occupé par quelqu'un. Et donc, bon, c'est peut-être pas un hasard si, finalement, j'ai cette image. Et tout ce que va me dire finalement ce docteur, c'est quoi ? Si je résume, c'est qu'il y a 150.000 personnes qui sont atteintes par an, qui sont des personnes jeunes, que c'est des signes finalement assez banals. Et d'ailleurs c'est tellement banal que lui-même, ce professeur, appelle ça le mal de dos, le mal de dos des jeunes. C'est le mot même qu'il utilise. Mais il me fait peur. Il me fait peur, ce toubib, parce qu'il me dit que mon truc, ça peut être invalidant. Et puis sérieusement invalidant. Ah, il me fait peur mais ce qui est bien aussi, c'est qu'il me dit que, attendez, d'accord, ça touche peu de monde, ça peut faire très mal, ça peut être très invalidant mais il y a un traitement qui existe et mais il est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale.
10:42:51:20 Site spondylarthrite ankylosante
Pr René-Marc Flipo : Par ailleurs, aujourd’hui, on dispose d’outils diagnostiques, avec de la radiologie moderne, qui peut permettre de faire des diagnostiques plus précoces, et surtout, et surtout, on dispose aujourd’hui de traitements particulièrement efficaces, depuis quelques années…
10:43:06:13 Antoine Vial
OFF
Le problème de ce médicament, c’est qu’il a des effets secondaires considérables. Qu’on ne peut pas encore bien analyser, parce qu’on n’a pas encore assez de recul, mais ce que l’on suppose, c’est qu’effectivement, ce médicament à des répercussions cardio-vasculaires et probablement aussi est un facteur…
IN
… de cancer. Ce que j'oublie de vous dire, c'est qu'il coûte 1.880 euros par traitement.
10:43:34:11 DVD émission de Grootste familie van Nederland
Présentatrice : Dankuwel… Goedenavond… Welkom bij Radar
10:43:36:00 Bonsoir, et bienvenue dans Radar.
10:43:38:18 Sandra van Nuland
Gezonde scepsis is watching the pharmaceutical industry, how they lobby, how they market medicine, how they try to influence the public, the doctors, the government, the media etc. And we want to reduce the influence so we have more rational use of medicine.
Together with Tros Radar we set up a fake disease to show how pharmaceutical companies set up disease awareness campaign campaign to market their medicines. We approached a market research agency. We said : "We are working for a big pharmaceutical company who's coming up with a new drug against flatulence and we want to do a market research and see how big this problem is."
10:43:40:16 Notre institut étudie l’industrie pharmaceutique, comment elle fait pression, comment elle vend les médicaments, comment elle tente d’influencer les patients, les médecins, les gouvernements, les médias… L’objectif est de réduire cette influence pour avoir une utilisation plus rationnelle des médicaments.
En collaboration avec une émission de défense des consommateurs, nous avons inventé une fausse campagne publicitaire. Nous voulions montrer comment l’industrie pharmaceutique monte des campagnes d’information sur les maladies pour vendre ses médicaments.
Nous avons approché une agence d’étude marketing en leur disant que nous étions mandatés par un important laboratoire pharmaceutique qui souhaitait sortir un médicament contre la flatulence et nous voulions une enquête pour montrer l’étendue du problème.
10:44:35:09 DVD Sandra van Nuland
Voix Off : Een op de vier nederlanders heeft last van winderigheid.
Van deze mensen heeft 86 % lichamelijke klachten als een opgeblazen gevoel, buikkrampen of misselijkheid.
75 % heeft geestelijke klachten als schaamte, ongemakkelijkheid of onzekerheid.
76 % is nog nooit bij de huisarts geweest voor zijn winderigheids probleem.
En ruim de helft wil wel een medicijn gebruiken om winderigheid tegen te gaan.
10:44:35:09 Une personne sur quatre a des problèmes de flatulence.
86 ?ces personnes souffrent des symptômes de ballonnements, crampes à l’estomac ou nausées.
75 % ont des problèmes psycholoqiquse comme la honte ou un manque d’assurance.
76 % n’ont jamais consulté pour parler des flatulences.
Et plus de la moitié aimerait prendre un médicament.
10:45:05:18 Sandra van Nuland
So we made this folder with a nice lady with balloons. We thought it fits well with... Because flatulence, with air and... It looks nice. It's the same way pharmaceutical companies do it because they're using happy patients because the problem is solved.
10:45:08:01 On a fait ce prospectus avec la photo d’une dame et des ballons. C’était pas mal, des ballons, avec l’idée du vent, la flatulence, l’air… C’est comme ça que procède l’industrie pharmaceutique, en utilisant des patients souriants puisque leur problème est résolu.
10:45:27:19 DVD Sandra van Nuland
Winderigheid ? Doe er wat aan Het lucht op.
10:45:28:09 Flatulences ? Agissez, ça soulage
10:45:29:21 Sandra van Nuland
And we went to doctors and asked if we could put this leaflet in the waiting rooms and they agreed. They thought it was a great campaign and they didn't ask who was behind this campaign at all, if it was from a pharmaceutical company or a patients organization, they didn't care. They liked the flyer, so we could just spread the leaflet with poster in the waiting rooms.
10:45:32:14 Nous sommes allés voir des médecins et ils ont tous accepté que nous déposions ces prospectus dans leur salle d’attente. Ils ont trouvé que c’était une chouette campagne et ils n’ont posé aucune question pour savoir qui était derrière, quel laboratoire ou quelle association de patient, rien. On a pu déposer nos posters et nos tracts sans problème.
10:46:02:20 Sur ordinateur Sandra van Nuland
Sandra van Nuland
And also we had some videos of people suffering from flatulence and, for example, we used my daughter as a fake patient who gets called names by classmates and the teacher is telling her that it's not good to fart in the classroom and it's impolite and... Well but now the doctor has given her just a simple pill and it's over.
And we approached some TV programs, soap operas but also informative programs and we asked them if it's possible to have attention for flatulence. Yes, it was. For one soap opera, a very popular program in the Nederlands, "Good Times, Bad Times", we had to pay fifty thousand euros and one of the, well, main persons in the soap would discuss with his wife that he had really a problem with flatulence and she would advise him to go to the doctor and, in the waiting room, well, they would film him in the waiting room for the doctor and that would be our posters of the flatulence campaign.
10:46:05:10 On avait aussi des témoignages de patients soufrant de flatulence. Par exemple ma fille était une fausse patiente, dont les camarades se moquaient à l’école. Sa maîtresse lui disait que ça n’était pas bien de péter en classe, que c’était impoli. Mais tout se finissait bien, le médecin a donné une pilule et le problème était réglé.
Nous avons contacté des émissions de télé, des émissions d’information et de divertissement et nous avons demandé s’il était possible de parler de la flatulence. Et la réponse a été oui. Un série télé très populaire aux Pays-Bas, « Les bons et les mauvais jours », a même proposé pour 50 000 euros que, dans un épisode, l’un des principaux personnages discute avec sa femme de son grave problème de flatulence. Sa femme lui conseillerait de consulter le médecin, il serait filmé dans la salle d’attente où l’on verrait notre poster et notre prospectus.
10:47:56:10 Jeremy Greene
The poly-pill was announced in a special issue of the BMJ in 2003, a preface by the editor suggested this was the single most important article that BMJ had ever and possibly would ever publish. This is impressive given that the poly-pill at that time was an entirely theoritical intervention. The authors of this article suggested that rather than systematically screening the population for blood pressure, for cholesterol, for diabetes and for a number of preventive concerns that light require pharmaceutical intervention why not simply give the entire population over a certain age a pill that contains interventions to treat all of these things at the same time. So the poly-pill in its theoretical form contained a xxx, it contained a betabloker, it contained an ace-inhibitor and folic acid and aspirine… and the idea was : each of these interventions carried a possible risk of side effects, each confered a possible benefit of prevention and by modeling those risks against each other, the author suggested that one could achieve reduction in cardiovascular mortality by about 88%, by simply administering this pill to the entire population over the age of 50.
For what seems like an Orwellian intervention, the poly-pill generated immediate enthusiasm. Hundreds of people wrote in to the BMJ’s web site suggested if a poly-pill existed they would take it immediately. Other suggested : why just one poly-pill ? Why not make a poly-pill for men that would contain a prostate medication and a poly-pill for women that contained tamoxifen to reduce the risk of breast cancer…
10:47:59:07 La polypillule a été annoncée dans une édition spéciale du British Medical Journal en 2003. La préface de l’éditeur stipulait que c’était sans doute là l’article le plus important que le BMJ ait jamais publié et publierait jamais… C’est assez impressionnant quand on sait que la polypilule était complètement théorique.
L’auteur de l’article suggérait que, plutôt que tester systématiquement la population pour l’hypertention, pour le cholestérol, pour le diabète etc, pourquoi ne pas tout simplement donner à toute la population au delà d’un certain âge une pilule qui contiendrait de quoi soigner toutes ces maladies en même temps. La polypilule dans sa forme théorique, contenait un diurétique, un bétabloquant, un inhibiteur de l’ECA, de l’acide folique et de l’aspirine. L’idée était de composer en fonction des bénéfices et des effets secondaires des uns et des autres pour que tout soit bien équilibré. Et ainsi, disait l’auteur de l’article, on pourrait diminuer la mortalité par maladies cardiovasculaires de 88%. Tout simplement en prescrivant cette pilule à toute la population de plus de 50 ans. Alors que cela semble une perspective assez orwellienne, la polypilule a généré tout de suite un grand enthousiasme. Des centaines de gens ont écrit sur le site web du journal pour dire que si une telle pilule existait, ils la prendraient immédiatement. D’autres interrogeaient : pourquoi seulement une polypilule ? Pourquoi pas une pour les hommes qui contiendrait un médicament contre le cancer de la prostate et une polypilule pour les femmes avec du Tamoxifen pour réduire les risques de cancer du sein ?
10:50:09:09 Pr Even
Donc là vous vous embarquez pour la durée de l'existence qu'il vous reste à vivre. Vous voilà donc pendant trente ans avec dix comprimés par jour pour prévenir des maladies que vous avez, l'une ou l'autre, à peu près une chance sur cent d'acquérir.
10:50:26:07 David Healy
What's going on here ? I mean how mad has medicine become ? You know, they've just lost any sense of what's a reasonable risk, you know, to take and what isn't. If you want to introduce a French element into all this it's the famous quote from Pinel about the art of medicine. You know, it's great to be able to give a drug to treat an illness but it's an even greater art to know when not to treat. And that's the art that we've lost and it's the art we've lost because the market doesn't understand "no".
10:50:28:04 Mais qu’est-ce qui se passe ? La médecine est devenue folle. Elle a perdu tout sens de ce qu’est un risque raisonnable ou non. Il faut se souvenir de la phrase du médecin français Pinel sur l’Art de la médecine : « C’est bien de savoir donner un médicament pour traiter une maladie, mais c’est un art plus grand encore de savoir quand il ne faut pas traiter ». Et cet art nous l’avons perdu. Nous l’avons perdu parce qu’on ne peut pas dire NON au marché.
10:51:12:17 Les laboratoires pharmaceutiques Eli Lilly, Novartis, Pfizer et Sanofi-Aventis n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Die Pharmaunternehmen Eli Lilly, Novartis, Pfizer und Sanofi-Aventis wollte nicht zu unseren Fragen nicht Stellung.
10:51:21:21 GENERIQUE DE FIN : déroulant
Distributor: Icarus Films
Length: 52 minutes
Date: 2011
Genre: Expository
Language: English; French
Grade: 9-12, College, Adult
Color/BW:
Closed Captioning: Available
Interactive Transcript: Available
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